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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/340

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De l’esprit des Lois,


Ainsi il s’en faut bien que le commerce des Grecs & des Romains aux Indes ait été aussi étendu que le nôtre ; nous qui connoissons des pays immenses qu’ils ne connoissoient pas ; nous qui faisons notre commerce avec toutes les nations Indiennes, & qui commerçons même pour elles & naviguons pour elles.

Mais ils faisoient ce commerce avec plus de facilité que nous : & si l’on ne négocioit aujourd’hui que sur la côte du Guzarat & du Malabar, & que sans aller chercher les îles du Midi, on se contentât des marchandises que les insulaires viendroient apporter, il faudroit préférer la route de l’Égypte à celle du cap de Bonne-Espérance. Strabon[1] dit que l’on négocioit ainsi avec les peuples de la Taprobane.

  1. Liv. XV.