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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/343

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Liv. XXI. Chap. X.

toire des Aromates situé à l’entrée de la mer rouge[1], la côte n’avoit point été reconnue par les navigateurs : & cela est clair par ce que nous dit Artémidore[2], que l’on connoissoit les lieux de cette côte, mais qu’on en ignoroit les distances ; ce qui venoit de ce qu’on avoit successivement connu ces ports par les terres, & sans aller de l’un à l’autre.

Au-delà de ce promontoire où commence la côte de l’océan, on ne connoissoit rien, comme nous[3] l’apprenons d’Eratosthene & d’Artémidore.

Telles étoient les connoissances que l’on avoit des côtes d’Afrique du temps de Strabon, c’est-à-dire, du temps d’Auguste. Mais depuis Auguste, les Romains découvrirent le promontoire Raptum, & le promontoire Prassum, dont Strabon ne parle pas, parce qu’ils n’étoient pas encore connus. On voit que ces deux noms sont Romains.

  1. Ce golfe, auquel nous donnons aujourd’hui ce nom, étoit appelé par les anciens le sein Arabique ; ils appeloient mer rouge sa partie de l’océan voisine de ce golfe.
  2. Strabon, liv. XVI.
  3. Ibid. Artémidore bornoit la côte connue au lieu appelé Austricornu ; & Erastosthene ad Cinnamomiseram.