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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/359

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Liv. XXI. Chap. XIII.

génie des Grecs[1], & étoit encore moins de celui des Romains.

Ils ne destinoient donc à la marine que ceux qui n’étoient pas des citoyens assez considérables[2] pour avoir place dans les légions : les gens de mer étoient ordinairement des affranchis.

Nous n’avons aujourd’hui ni la même estime pour les troupes de terre, ni le même mépris pour celles de mer. Chez les premieres[3] l’art est diminué ; chez les secondes[4] il est augmenté : or on estime les choses à proportion du degré de suffisance qui est requis pour le bien faire.




CHAPITRE XIV.

Du génie des Romains pour le commerce.


On n’a jamais remarqué aux Romains de jalousie sur le commerce. Ce fut comme nation rivale, & non comme nation commerçante, qu’ils attaquerent Carthage. Ils favoriserent les

  1. Comme l’a remarqué Platon, liv. IV. des lois.
  2. Polybe, liv. V.
  3. Voyez les considérations sur les causes de la grandeur des Romains, &c.
  4. Ibid.