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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/379

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Liv. XXI. Chap. XXI.

& celles qu’on fit quelque temps après, l’Italie ne fut plus au centre du monde commerçant ; elle fut pour ainsi dire, dans un coin de l’univers, & elle y est encore. Le commerce même du Levant dépendant aujourd’hui de celui que les grandes nations font aux deux Indes, l’Italie ne le fait plus qu’accessoirement.

Les Portugais trafiquerent aux Indes en conquérans. Les lois gênantes[1] que les Hollandois imposent aujourd’hui aux petits princes Indiens sur le commerce, les Portugais les avoient établies avant eux.

La fortune de la maison d’Autriche fut prodigieuse. Charles-Quint recueillit la succession de Bourgogne, de Castille & d’Arragon ; il parvint à l’empire ; & pour lui procurer un nouveau genre de grandeur, l’univers s’étendit, & l’on vit paroître un monde nouveau sous son obéissance.

Christophe Colomb découvrit l’Amérique ; & quoique l’Espagne n’y envoyât point de forces qu’un petit prince de l’Europe n’eût pu y envoyer tout

  1. Voyez la relation de François Pyrard, deuxieme partie, chap. xv.