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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/73

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Liv. XIV. Chap. IV.

mœurs[1] & les manieres, même celles qui paroissent indifférentes, comme la façon de se vêtir, sont aujourd’hui en orient comme elles étoient il y a mille ans.




CHAPITRE V.

Que les mauvais législateurs sont ceux qui ont favorisé les vices du climat, & les bons sont ceux qui s’y sont opposés.


Les Indiens croient que le repos & le néant sont le fondement de toutes choses, & la fin où elles aboutissent. Ils regardent donc l’entiere inaction comme l’état le plus parfait & l’objet de leurs désirs. Ils donnent au souverain être[2] le surnom d’immobile. Les Siamois croient que la félicité[3] suprême consiste à n’être point obligé d’animer une machine & de faire agir un corps.

  1. On voit, par un fragment de Nicolas de Damas, recueilli par Constantin Porphyrogenete, que la coutume étoit ancienne en orient, d’envoyer étrangler un gouverneur qui déplaisoit ; elle étoit du temps des Medes.
  2. Panamanack. Voyez Kircher.
  3. La Loubere, relation de Siam, p. 446.