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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/134

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De l’esprit des Lois,

donnoient pour épouser les religieuses. Ils ne faisoient point, à la vérité, de lois de leur seul mouvement ; mais ils suspendoient la pratique de celles qui étoient faites.

L’édit de Clotaire redressa tous les griefs. Personne[1] ne put plus être condamné sans être entendu ; les parens durent[2] toujours succéder selon l’ordre établi par la loi ; toutes préceptions pour épouser des filles, des veuves ou des religieuses, furent nulles[3], & on punit sévérement ceux qui les obtinrent, & en firent usage. Nous saurions peut-être plus exactement ce qu’il statuoit sur ces préceptions, si l’article 13 de ce décret & les deux suivans n’avoient péri par le temps. Nous n’avons que les premiers mots de cet article 13, qui ordonne que les préceptions seront observées ; ce qui ne peut pas s’entendre de celles qu’il venoit d’abolir par la même loi. Nous avons une autre constitution[4] du même prince, qui

  1. Art. 22.
  2. Ibid. art. 6.
  3. Ibid. art. 18.
  4. Dans l’édition des capitulaires de Baluze, tome I, page 7.