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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/141

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Liv. XXXI. Chap. III.

tions qui furent faites en Bourgogne, furent, par les mêmes raisons, faites en Neustrie & en Austrasie.

La nation crut qu’il étoit plus sûr de mettre la puissance entre les mains d’un maire qu’elle élisoit, & à qui elle pouvoit imposer des conditions, qu’entre celles d’un roi dont le pouvoir étoit héréditaire.




CHAPITRE IV.

Quel étoit, à l’égard des Maires, le génie de la nation.


Un gouvernement, dans lequel une nation qui avoit un roi élisoit celui qui devoit exercer la puissance royale, paroît bien extraordinaire : mais, indépendamment des circonstances où l’on se trouvoit, je crois que les Francs tiroient à cet égard leurs idées de bien loin.

Ils étoient descendus des Germains, dont Tacite[1] dit que dans le choix de leur roi, ils se déterminoient par sa noblesse ; & dans le choix de leur chef

  1. Reges ex noblilitate, duces ex virtute sumunt. De morib. Germ.