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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/199

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Liv. XXXI. Chap. XXIII.

pour maintenir celui qu’on devoit avoir pour eux ; en vain chercherent-ils à donner de l’autorité à leurs lois par l’autorité des canons[1] ; en vain joignirent-ils les peines ecclésiastiques aux peines civiles[2] ; en vain, pour contrebalancer l’autorité du comte, donnerent-ils à chaque évêque la qualité de leur envoyé dans les provinces[3] : il fut impossible au clergé de réparer le mal qu’il avoit fait ; & un étrange malheur, dont je parlerai bientôt, fit tomber la couronne à terre.




CHAPITRE XXIV.

Que les hommes libres furent rendus capables de posséder des fiefs.


J’ai dit que les hommes libres alloient à la guerre sous leur comte, & les vassaux sous leur seigneur. Cela faisoit que les ordres de l’état se balançoient

  1. Voyez le capitulaire de Charles le chauve, de Carisiaco, de l’an 857, édit. de Baluze, tome II, p. 88, art. 1, 2, 3, 4 & 7.
  2. Voyez le synode de Pistes, de l’an 862, art. 4 ; & le capitulaire de Carloman & de Louis II, apud Vernis Palotium, de l’an 883, art. 4 & 5.
  3. Capitulaire de l’an 876, sous Charles le chauve, in synodo Pontigonensi, édit. de Baluze, art. 12.