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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/219

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Liv. XXXI. Chap. XXX.

plus de marais à franchir, plus de forêts à pénétrer. Les Princes, qui ne virent pas à chaque instant l’état prêt à tomber, eurent moins besoin de leurs vassaux, c’est-à-dire, en dépendirent moins. Et il y a apparence que, si les empereurs d’Allemagne n’avoient été obligés de s’aller faire couronner à Rome, & de faire des expéditions continuelles en Italie, les fiefs auroient conservé plus long-temps chez eux leur nature primitive.




CHAPITRE XXXI.

Comment l’empire sortit de la maison de Charlemagne.


L’empire qui, au préjudice de la branche de Charles le chauve, avoit déjà été donné aux bâtards[1] de celle de Louis le Germanique, passa encore dans une maison étrangere, par l’élection de Conrad, duc de Franconie, l’an 912. La branche qui régnoit en France, & qui pouvoit à peine disputer des villages, étoit encore moins en état de disputer l’empire. Nous

  1. Arnoul, & son fils Louis IV.