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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/25

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Liv. XXX. Chap. IV.


CHAPITRE IV.

Continuation du même sujet.


César dit[1] que « quand un des princes déclaroit à l’assemblée qu’il avoit formé le projet de quelque expédition, & demandoit qu’on le suivît, ceux qui approuvoient le chef & l’entreprise, se levoient & offroient leur secours. Ils étoient loués par la multitude. Mais s’ils ne remplissoient pas leurs engagemens, ils perdoient la confiance publique, & on les regardoit comme des déserteurs & des traîtres ».

Ce que dit ici César, & ce que nous avons dit dans le chapitre précédent après Tacite, est le germe de l’histoire de la premiere race.

Il ne faut pas être étonné que les rois ayent toujours eu à chaque expédition de nouvelles armées à refaire, d’autres troupes à persuader, de nouvelles gens à engager ; qu’il ait fallu, pour acquérir beaucoup, qu’ils répandissent beaucoup ; qu’ils acquissent sans cesse par le partage des terres & des dépouilles, &

  1. De bello Gallico, liv. VI.