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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/264

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Défense

ne peut pas gouverner les êtres libres aussi bien que les autres, parce qu’étant libres, il faut qu’ils agissent par eux-mêmes ; (je remarquerai, en passant, que l’auteur ne se sert point de cette expression, que Dieu ne peut pas), ne remédie à ce désordre que par des lois qui peuvent bien montrer à l’homme ce qu’il doit faire, mais qui ne lui donnent pas de le faire : ainsi, dans le systême de l’auteur, Dieu crée des êtres dont il ne peut empêcher le désordre, ni le réparer… Aveugle, qui ne voit pas que Dieu fait ce qu’il veut de ceux mêmes qui ne font pas ce qu’il veut !


Réponse.


Le critique a déjà reproché à l’auteur de n’avoir point parlé du péché originel : il le prend encore sur le fait ; il n’a point parlé de la grace. C’est une chose triste d’avoir affaire à un homme qui censure tous les articles d’un livre, & n’a qu’une idée dominante. C’est le conte de ce curé de village, à qui des astronomes montroient la lune dans un téléscope, & qui n’y voyoit que son clocher.

L’auteur de l’esprit des lois a cru