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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/275

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de l’esprit des Lois.

il ne l’a jamais fait pour la faire entrer dans le plan de son ouvrage, mais pour lui payer le tribut de respect & d’amour qui lui est dû par tout chrétien ; & pour que, dans les comparaisons qu’il en pouvoit faire avec les autres religions, il pût la faire triompher de toutes. Ce que je dis, se voit dans tout l’ouvrage : mais l’auteur l’a particuliérement expliqué au commencement du livre vingt-quatrieme, qui est le premier des deux livres qu’il a faits sur la religion. Il le commence ainsi : Comme on peut juger parmi les ténebres celles qui sont les moins épaisses, & parmi les abymes ceux qui sont les moins profonds ; ainsi l’on peut chercher, entre les religions fausses, celles qui sont les plus conformes au bien de la société ; celles qui, quoiqu’elles n’ayent pas l’effet de mener les hommes aux felicités de l’autre vie, peuvent le plus contribuer à leur bonheur dans celle-ci.

Je n’examinerai donc les diverses religions du monde, que par rapport au bien que l’on en tire dans l’état civil, soit que je parle de celle qui a sa racine dans le ciel, ou bien de celles qui ont la leur sur la terre.

L’auteur ne regardant donc les religions humaines que comme des institu-