Aller au contenu

Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
de l’esprit des Lois.


DE LA POLYGAMIE.


D’autres articles ont encore fourni des sujets commodes pour les déclamations. La polygamie en étoit un excellent. L’auteur a fait un chapitre exprès, où il l’a réprouvée : le voici.


De la Polygamie en elle-même.


A regarder la polygamie en général, indépendamment des circonstances qui peuvent la faire un peu tolérer, elle n’est point utile au genre humain, ni à aucun des deux sexes, soit à celui qui abuse, soit à celui dont on abuse. Elle n’est pas non plus utile aux enfans ; & un de ses grands inconvéniens est que le pere & la mere ne peuvent avoir la même affection pour leurs enfans ; un pere ne peut pas aimer vingt enfans comme une mere en aime deux. C’est bien pis, quand une femme a plusieurs maris, car pour lors l’amour paternel ne tient qu’à cette opinion, qu’un pere peut croire, s’il veut, ou que les autres peuvent croire, que de certains enfans lui appartiennent.

La pluralité des femmes, qui le diroit,