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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/284

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grande, pour qu’elle exige qu’on y introduise la loi de plusieurs femmes, ou la loi de plusieurs maris. Cela veut dire seulement que la pluralité des femmes, ou même la pluralité des hommes est plus conforme à la nature dans de certains pays que dans d’autres.

J’avoue que si ce que les relations nous disent étoit vrai, qu’à Bantam il y a dix femmes pour un homme, ce seroit un cas bien particulier de la polygamie.

Dans tout ceci, je ne justifie pas les usages ; mais j’en rends les raisons.

Revenons au titre : la polygamie est une affaire de calcul. Oui, elle l’est, quand on veut savoir si elle est plus ou moins pernicieuse dans de certains climats, dans de certains pays, dans de certaines circonstances que dans d’autres : elle n’est point une affaire de calcul, quand on doit décider si elle est bonne ou mauvaise par elle-même.

Elle n’est point une affaire de calcul, quand on raisonne sur sa nature ; elle peut être une affaire de calcul, quand on combine ses effets : enfin elle n’est jamais une affaire de calcul, quand on examine le but du mariage ; & elle l’est encore moins, quand on examine le