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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/290

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Défense

des questions que l’on agite dans les écoles sur les vertus humaines & sur les vertus chrétiennes ; mais ce n’est point avec ces questions que l’on fait des livres de physique, de politique & de jurisprudence. En un mot, ce physique du climat peut produire diverses dispositions dans les esprits ; ces dispositions peuvent influer sur les actions humaines : cela choqueroit-il l’empire de celui qui a créé, ou les mérites de celui qui a racheté ?

Si l’auteur a recherché ce que les magistrats de divers pays pouvoient faire pour conduire leur nation de la maniere la plus convenable & la plus conforme à son caractere, quel mal a-t-il fait en cela ?

On raisonnera de même à l’égard de diverses pratiques locales de religion. L’auteur n’avoit à les considérer ni comme bonnes, ni comme mauvaises : il a dit seulement qu’il y avoit des climats où de certaines pratiques de religion étoient plus aisées à recevoir, c’est-à-dire, étoient plus aisées à pratiquer par le peuple de ces climats que par les peuples d’un autre. De ceci, il est inutile de donner des exemples ; il y en a cent mille.