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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/301

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de l’esprit des Lois.


MARIAGE.



Voici une autre objection qui n’est pas commune. L’auteur a fait deux chapitres au livre XXIII : l’un a pour titre, des hommes & des animaux, par rapport à la propagation de l’espece ; & l’autre est intitulé, des mariages. Dans le premier, il a dit ces paroles : Les femelles des animaux ont, à peu près, une fécondité constante : mais, dans l’espece humaine, la maniere de penser, le caractere, les passions, les fantaisies, les caprices, l’idée de conserver sa beauté, l’embarras de la grossesse, celui d’une famille trop nombreuse, troublent la propagation de mille manieres. Et dans l’autre, il a dit : L’obligation naturelle qu’a le pere de nourrir ses enfans a fait établir le mariage, qui déclare celui qui doit remplir cette obligation.

On dit là-dessus : Un chrétien rapporteroit l’institution du mariage à Dieu même qui donna une compagne à Adam, & qui unit le premier homme à la premiere femme, par un lien indissoluble,