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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/202

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lourde, quand tout à coup, se frottant les mains avec satisfaction, le Directeur me proposa de me ranger à sa religion, etc. Je ne m’attendais pas à cette nouvelle proposition. Toutefois, je répondis avec humilité que, dans les routes obscures, j’avais pour principe de suivre ceux qui me devançaient, et que j’étais résolu à faire là-dessus ce qu’avaient fait mon père et ma mère. »


II

Des couvents et des prêtres.


Au sujet de la Mélanie de La Harpe, l’Empereur disait : « Jamais un père n’a eu le pouvoir de forcer sa fille à être religieuse, jamais l’autorité n’y a donné les mains. — J’ai assisté à maintes prises d’habit, c’était une cérémonie fort suivie par les officiers : si une jeune fille eût dit non, nous l’eussions enlevée l’épée à la main. Il est donc faux qu’on employât la violence ; peut-être employait-on les séductions comme on fait pour les recrues. Le fait est qu’avant de conclure, elles avaient à passer par les religieuses, la supérieure, le directeur, l’évêque, l’officier civil et enfin les spectateurs. Le moyen que tout cela se fût entendu pour commettre un crime ! »

L’Empereur était contraire aux couvents, en général, comme inutiles. Il reconnaissait pourtant qu’il y avait certaines choses à dire en leur faveur.

Les tolérer, astreindre leurs membres à être utiles,