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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/221

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En jouant, commence la conversation qui se prolonge jusqu’à dix ou même onze heures. De cette manière, mon temps s’est trouvé parfaitement employé depuis quatre heures jusqu’à la fin de la journée, et cela sans travailler. Nous n’avons pas encore recommencé notre travail depuis ton départ et il n’en est pas question. Quant à Bertrand, il commence à bouder de ce genre de vie qui fait qu’il ne voit réellement plus l’Empereur qu’une heure ou deux le matin.

Hier, j’ai cédé aux instances de tout le monde et j’ai été une heure à cheval ; mais je ne crois pas que je puisse en reprendre l’habitude ; cela a été pour moi l’heure la plus longue de la journée. Je suis avec exactitude le traitement du docteur. Je ne souffre pas plus du côté, mais je ne ferme pas l’œil de la nuit ; j’ai tout à fait perdu le sommeil et j’éprouve une douleur continue dans les reins, du côté droit, à la dernière côte.

Je voudrais te savoir établie quelque part ; je suis inquiet de ta santé. Ma pauvre tête travaille ; j’ai tant besoin de toi ! On m’assure que le seul effet de climat et d’habitudes sera grand, même la traversée. Dieu le veuille et exauce les vœux bien ardents que je ne cesse de lui adresser pour toi et mes enfants. Je t’embrasse et t’aime de toute la force de mon âme.

M.