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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/239

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louer de l’exactitude avec laquelle je reçois tes lettres, et je voudrais bien qu’il en fût de même pour toi.

Nos enfans se portent bien et sont de bons enfans. La vie de Paris ne me plaît pas du tout. Si tu viens, je te demanderai de me mener voyager. Je ne partirai que dans une quinzaine pour Plombières. Je t’assure, mon ami, que je dis aussi bien que toi : « Vanité des vanités ! tout n’est que vanité ! » Je désire que tu le sentes comme tu le dis ; nous ne nous querellerons pas pour cela.

Si Longwood n’était pas sous l’influence du climat, la vie que l’on y mène serait beaucoup plus d’accord avec mes goûts que celle du monde. Toi seul est juge, mon ami, de ce qui convient à ton bonheur. Pour moi, je crois connaître ton cœur, et je suis persuadée que tu n’auras pas plutôt dit adieu aux noires montagnes du triste séjour, que tu en seras aux regrets. Permets-moi donc de te faire une question :

Si ce n’était ma santé et la tienne, aimerais-tu mieux vivre là encore quelques années avec moi qu’ici ? Adieu, mon ami, pardonne-moi mes rêveries et ne vois en moi qu’un désir, celui d’être réunie à toi. Vous devez avoir reçu maintenant une quantité de livres ; je me suis toujours occupé de tes instructions à cet égard. As-tu celui de M. de Montoison (?) sur l’Angleterre et qu’en penses-tu ? Je n’ai pas eu le courage de le lire. Je lis dans ce moment