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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/245

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due, elle a été détruite par le feu le 4 janvier dernier ; j’ai perdu dans cette circonstance la bonne moitié de la fortune qui me restoit ; tous les efforts des habitans n’ont pu sauver un cabinet où étoit contenu tout ce que j’avois de plus précieux.

Les deux caisses de papiers que vous m’aviez fait envoier quelques jours avant de quitter Paris ne m’étoient pas encore arrivées, sans quoi elles eussent aussi été perdues ; je ne les ai pas encore reçues aujourd’hui, mais je sçais qu’elles sont en sûreté. On m’a demandé à plusieurs reprises, de la part de Votre Majesté, des lettres qu’Elle m’aurait remises à Rochefort. Il y a erreur, je n’ai rien reçu à Rochefort ni ailleurs clans ces circonstances, excepté les deux caisses de papiers à Paris ; si Votre Majesté a eu l’intention de me faire remettre les lettres qu’on me demande, il faut qu’Elle tâche de se rappeler à qui Elle a donné l’ordre de me les remettre et à qui on les a remises ; ce n’est malheureusement pas à moi.

M. de Las-Cases m’écrivit dans le temps qu’il avoit laissé cent mille francs à Votre Majesté, je lui fis compter un premier payement de mille livres sterling ; il m’a écrit depuis qu’il a été remboursé de la totalité. Les sieurs Rousseau et Archambault, venus de Sainte-Hélène depuis trois ans, sont ici. Ils sont payés pour cinq ans d’avance de la pension qui leur est allouée par le livret dont ils sont porteurs, signés par le général Bertrand.