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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/36

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vai distinctement la sensation d’une étreinte très-accentuée autour de ma « bassinoire ».

— C’est affreux ! m’écriai-je. Et vous vous débarrassâtes de l’importun qui s’était permis une telle privauté, n’est-ce pas ?

Sœur Perpétue baissa les yeux.

— Hélas ! finit-elle par dire, mon bon ange voulut que là où je ne devais ressentir que de l’horreur, ce fut, au contraire, une impression délicieuse qui m’étreignit de la tête aux pieds. Il m’advint, si je puis m’exprimer ainsi, la même chose qu’à ces vierges martyres qui, lancées au milieu d’un bûcher, au lieu d’être dévorées par les flammes vives, se trouvaient baisées par les colombes.

— Dieu a permis ce miracle, ma sœur, n’en doutez pas. C’est sa protection auguste qui s’est étendue entre vous et un odieux attentat commis sur… votre « bassinoire ». — Voilà donc pourquoi je vous ai entendu crier cette nuit dans le couloir ?