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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/60

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mon enfant, et vous comprenez que je n’ai pas de meilleure façon de terminer cette querelle ridicule dont chacun glose dans la ville.

— Monsieur est bien aimable de me raconter ça. Si Monsieur veut, je lui apporterai demain le calice ; il lui sera facile de mettre l’argent dedans, et je ferai la double commission de Monsieur et de Madame.

— Non, non, Sydonie. Je veux, au contraire, que l’envoi soit fait au nom seul de Mme de Trigonec. Je tiens à m’effacer derrière ma femme, et à lui causer une véritable surprise, lorsqu’elle saura qu’un don, qui ne peut venir que de ma main, accompagnait son offrande.

— Soyez tranquille. Monsieur, je me tairai. C’est égal, c’est quand même beau à raconter. Si tous les maris de Quimper agissaient comme Monsieur…

— Vous comprenez, Sydonie, que toutes les femmes ne sont pas Mme de Trigonec.