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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V7.djvu/19

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mieux de s’entendre réclamer, à chaque courrier du matin, la nourrice sèche qu’elle s’était engagée à trouver. À la fin de la semaine, son cœur se prit à battre en entendant un violent coup de sonnette qui la fit sursauter. Elle alla ouvrir et se trouva en présence d’une franche paysanne, sentant les choux à quinze pas, et qui lui dit sans cérémonie :

— J’ai vu en bas, à vot’porte, qu’y vous fallait une fille robuste ; j’suis montée ; si je vous vas, répondez vite combien qu’vous donnez pour l’emploi ?

— C’est quarante-cinq francs, répliqua Mme de Rutchair ; seulement il est entendu que le premier mois m’appartient.

— Topez là, c’est arrangé. Ous’qu’y faut se rendre ?

— À Quimper. Mais, un instant, je réclame un engagement écrit de votre main avant de désigner la maison.

— Écrit ? Est-ce qu’il faudra qu’j’écrive quand je serai nourrice sèche ?