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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V7.djvu/24

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fant, puisque j’suis ici pour lui… Maintenant que j’vous ai tétée, vous n’auriez pas quéqu’chose pour m’humecter le tuyau ? On a beau être une nourrice sèche, — ce qui signifie, j’imagine, que les mamelles vous ont séché sur l’estomac, — on n’aime pas à avoir le gosier pareil au reste.

— C’est bon, ma fille, c’est bon. Allez à l’office, on vous donnera à boire tant que vous voudrez.

Double-Six ne se le laissa pas répéter ; il courut à l’endroit désigné et s’abreuva largement. La cuisinière profita de l’occasion pour lui demander de monter l’eau du bain de Madame. Cet exercice échauffa à tel point la nourrice improvisée, qu’elle suait à grosses gouttes quand la besogne fut faite.

— À présent, nourrice, il faudrait me porter dans la baignoire, dit la notairesse.

— En avant, alors ! Attrapez-moi par le cou… Une, deusse !… v’lan !

Et Mme Sombreval, un peu ahurie, se vit plonger dans l’eau, sans cérémonie.