Aller au contenu

Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V7.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permettant d’attirer entre ses bras la tremblante visiteuse.

— Quel bonheur qu’il ne soit pas encore arrivé ! Je frissonne.

— Asseyez-vous ici. Là, très bien ! Ôtez ce voile. Bon ! Donnez-moi vos gants. Parfaitement ! Ouvrez votre paletot… comme ceci. Posez donc vos pieds sur ce coussin. Enfin !… À présent, buvez un doigt de malaga.

Et M. Sagace porta aux lèvres d’Alice un petit verre de vin d’Espagne qui amena une chaude expansion de vitalité dans l’estomac de Mme de Vignis.

— Serons-nous seuls encore un quart d’heure ? demanda-t-elle.

— Aussi longtemps que vous voudrez. Il n’entrera que quand vous le lui ordonnerez.

— Ah ! Seigneur ! il est donc chez vous ?

— Eh oui ! je ne voulais pas vous l’avouer. N’était-ce pas naturel qu’il s’empressât ?