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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/154

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caroline

qui lui fait horreur. Avez-vous de ses nouvelles depuis votre retour, lui dit Lindorf à voix basse ? êtes-vous sûr qu’elle persiste dans cet injuste éloignement ? Je n’en suis que trop sûr, reprit le comte en cherchant des papiers dans son porte-feuille. Voici une lettre d’elle à son père[1] ; il l’a reçue depuis peu, et me l’a laissée. Lisez-la ; vous verrez qu’elle lui déclare qu’elle veut rester à Rindaw, et qu’elle n’a pu soumettre encore ni son cœur ni sa raison aux liens qu’on lui a donnés.

Lindorf la prit, la lut comme il avoit lu la précédente, remarqua la date, et vit qu’elle avoit été écrite le jour même qu’il écrivoit le cahier. Il soupira amèrement, et la rendit en silence.

Le chambellan, reprit le comte, m’a dit qu’il y avoit répondu comme il convenoit ; et, de sa part, cette phrase

  1. Il n’avoit pas encore reçu celle que Caroline lui avoit écrite le même jour et adressée à Pétersbourg.