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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/103

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« Que la France soit restée la France, qui peut s’en étonner ? Qu’est-ce donc qui aurait pu vous faire consentir à l’effacement, à l’abdication ? Mais une population comme la nôtre, laissée isolée et comme perdue, qu’est-ce qui l’empêchait de faillir à la tâche, qui eut pu la blâmer de se fondre dans la masse victorieuse ? On voit bien, au peu de compte qu’un grand nombre de nos nationaux lui tiennent de sa constance, quelle indulgence ils auraient eu pour ses faiblesses. C’est à peine si sa lente disparition eut laissé trace dans le monde où sa présence attire si peu l’attention. »

Cette attention, il fallait l’éveiller pour rapprocher de la France une province qu’elle avait pu croire perdue à jamais et qui lui était restée ainsi fidèle obscurément. M. Fabre était journaliste, il s’en souvint fort à propos et se mit à raconter son pays. Il lança cette chose nouvelle : la politique canadienne. Les événements récents lui sont l’occasion de fréquents retours en arrière. S’il a résolu d’instruire, il le fait sans paraître y toucher.

Dès son premier article au Journal des Débats, il explique nos discussions politiques et se plaît à montrer combien, jusque dans nos querelles de parti, nous sommes restés Français. Au Paris-Canada, il se multiplie. En même temps qu’il retrace, d’une plume vive, les mille complications