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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/126

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Un critique littéraire


M. L’abbé Camille Roy



Historien consciencieux de notre littérature et critique averti, M. Roy s’est révélé tout récemment un conteur plein d’émotion. Nous voudrions fixer de quelques traits les aspects divers, également intéressants, de cette personnalité.

Dans la Préface des Essais sur la Littérature canadienne, M. Roy a exprimé discrètement son opinion sur le caractère et le rôle de la critique sensée. Il la veut indépendante, modérée, disciplinée, inspiratrice. Ce en quoi il a de tous points raison.

La critique remplit un ministère de justice. Elle doit d’abord être libre, demeurer impartiale et digne, et se tenir au-dessus des querelles de personnes, des intérêts et des passions. Elle sert la cause des lettres et des idées, sans plus. Elle devient vite intolérable ou même cruelle et néfaste si des préoccupations de parti, des soucis d’un ordre étroit et bas influencent, contaminent ses jugements. Elle ne s’est pas gardée, chez nous, de ces excès. Elle