Aller au contenu

Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

secrets et les fécondités de la langue française qu’il aimait d’un profond respect et qu’il brûlait de défendre comme elle le mérite : en lui obéissant. C’était une lueur dont il vivait intensément ; mais il ne lui fut pas accordé de connaître l’au-delà de l’espérance, et la mort vint ajouter à son rêve la dramatique beauté de l’inachevé. Frappé en plein bonheur, il se résigna aux suprêmes séparations que sa jeunesse heureuse aurait pu redouter. Il revit dans l’amitié fidèle de tous ceux qui, l’ayant approché, expriment aujourd’hui leur souvenir comme un hommage ému et fraternel.

Il était peu connu du grand public dont il n’avait pas, d’ailleurs, recherché la faveur. Son œuvre n’est pas considérable : quelques articles publiés pour la plupart dans l’Action, où il tenait bénévolement les fonctions de chroniqueur. Il signait d’un pseudonyme — Hugo de Saint-Victor, Paul Loti ou Pierre Bourget de l’Académie du docteur Choquette, Corinne Sarcey des Annales politiques et littéraires de Bécancour — des billets portant des titres variés où se réflétait l’actualité comique ramassée en quelques lignes autour d’une perle : Ah ! la Musique ! Un bien beau Nom, Nos Débutantes, Dans toute leur Beauté, Séances du Parlement-modèle, la Légende du Pont du Diable, le Duc reçoit, etc. Les pages qu’il a laissées portent la marque d’un talent très personnel et révèlent de