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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/154

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en savent gré. C’est pourtant quelque chose. Tant de sacrifices méritaient mieux que le dédain falot de quelques pimbêches et l’incompréhension des ignorants dont l’outrecuidance seule n’est pas superficielle.

Notre langue a été l’expression de notre résistance, et comme notre vivante patrie. Elle a été pour nous un refuge, loin de l’assimilation. Nous sommes français par mille traits de notre caractère ; mais nous sommes restés français surtout grâce à notre langue. « Tu auras beau parler anglais, disait un ouvrier à son compagnon, tu jongleras toujours en français ». Voilà notre miraculeuse réalité. C’est un de nos titres de noblesse. Ce sentiment s’accentue depuis peu et il est du meilleur aloi. Par ce verbe qu’une longue tradition a formé, nous sommes d’une ancienne et grande famille ; nous participons à une civilisation faite de raison, de clarté, de bon sens. Nous sommes ainsi apparentés.

N’est-ce pas là plus qu’il ne faut pour nous faire aimer notre langue ? Nous en convenons, d’ailleurs, puisque nous sommes toujours prêts à souf-