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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/162

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LA TRADITION FRANÇAISE

besoins nouveaux et promettre les plus sérieux résultats.

J’admire — comment cette œuvre a vite grandi, grâce au travail averti, intelligent, trop modeste, presque silencieux mais persévérant toujours de celles qui ont pour très haute mission de conserver au milieu de nous les traditions, faites de sacrifices mais aussi de consolations divines et parfois humaines, de Marguerite Bourgeoys. Et pour emprunter à un autre l’autorité qui me manque, je vous répéterai, au risque de froisser leur sentiment, la parole que leur adressait en nous quittant un prélat qui a laissé au Canada un souvenir profond et délicieux, Mgr Touchet : « Je le dis sans compliment, les Dames de la Congrégation doivent être des éducatrices de tout premier ordre ».

Enfin je m’épouvante d’une tâche que peut-être j’ai acceptée trop précipitamment. Je me console en pensant qu’il reste à celui que la parole peut trahir le souci de s’exprimer avec toute sa sincérité.

Vous vous rappelez ce mot qui est bien d’Emile Faguet : « Les femmes ont déjà obtenu la moitié de ce qu’elles demandent et le monde continue à se demander si on doit leur accorder quelque chose ».

Certes, la chose ne s’est pas faite d’elle-même et la querelle est ancienne.

L’Antiquité s’est montrée plutôt dure pour la femme. Vous eussiez, mesdemoiselles, facilement