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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/169

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LA FEMME ET L’ENSEIGNEMENT

C’est ici, mesdemoiselles, que les sciences sociales vous seront d’un puissant secours. Vous saurez, si vous choisissez d’accomplir quelque mission de charité, que l’ordre économique ne repose pas que sur le sentiment, si élevé soit-il, et que des lois existent qu’il faut respecter. Non pas qu’elles soient d’airain ni qu’il faille désespérer de mettre de la justice dans nos préoccupations matérielles, mais parce que, si certains principes économiques étaient oubliés à dessein, l’utopie régnerait, maîtresse, que d’autres ont voulu réaliser sans y parvenir jamais.

Il est enfin une dernière œuvre sociale qui est vôtre ; l’éducation. C’est à vos soins que sera confié l’enfant. Tous les sociologues ne cessent pas de vous redire la grandeur de ce rôle. Lier entre elles les générations d’un peuple, transmettre à ceux qui naissent l’héritage moral recueilli de ceux qui meurent, garder intacte la famille en la personnifiant, élever, dans tous les sens de ce mot, l’enfant, et lui mettre assez de bien dans l’âme pour qu’il puisse, à travers la vie, conserver un reste de recueillement, de sensibilité et d’espérance.

Vous trouverez sans doute en vous-mêmes les ressources insoupçonnées qui vous permettront d’accomplir une partie de cette tâche ; mais vous devrez savoir, et savoir beaucoup, quand il vous faudra non plus protéger seulement, mais diriger et soutenir ceux qui seront vôtres. Avant qu’ils