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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/203

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POUR LE FONDS PATRIOTIQUE

raison des sarcasmes, des haines et des violences. Elle s’exprima à la tribune où la loi nouvelle, accordée par l’Angleterre, la convia. Qu’entendit-on alors ? Tout ce passé, si modeste pourtant et fait de si peu de chose, ce passé de bure et d’étoffe sombre, se réveilla. Il passa dans la voix des orateurs. Il devint une clameur vers la justice, au nom du droit que le vainqueur lui-même venait d’imposer. Sir Louis Hippolyte Lafontaine, synthèse de ce mouvement, formula une interprétation si juste de la constitution anglaise qu’elle devint un principe de la politique coloniale britannique.

Dès lors, le peuple revint au travail. Au sein de la Confédération, il donna le spectacle de la tolérance et de l’honnêteté d’opinion. Il conserva ses traditions et sa langue, qui est restée assez pure pour que ceux qui viennent aujourd’hui de France la comprennent et s’y reconnaissent délicieusement. Réclamant des droits acquis, il comprit qu’il devait d’abord, comme il a toujours fait, les appliquer chez lui. Il pensait généreusement. Si l’on veut comprendre l’idée très haute qu’il se faisait de sa patrie, demandons à un artiste de nous expliquer la vision apaisante et pleine de promesses qu’il a arrêtée dans le bronze. Sur une de nos places s’élève un monument qui est un symbole. Quatre femmes représentent les quatre grandes races — anglaise, écos-