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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/28

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qui produis de tels hommes ! Henry du Roure a été fidèle à son rêve ; il le garde en lui, dans la mort. Il a vécu, il a connu « la présence du drapeau, » soldat de la première heure, enfant reconnaissant jusqu’au sacrifice de sa jeunesse. Il est mort pour la France, conscient, et lui donnant, dans une dernière parole d’amour, son dernier soupir : « il a battu des ailes, au moins une heure. » Il est parti trop jeune pour mourir complètement. Son souvenir demeure. Ceux qui l’ont aimé le vénéreront comme un héros de la grande guerre. Il avait écrit : « La seule croix qui vaille de vivre est celle qu’on voit sur les tombes. » Cette croix, il vit éternellement en elle.

À côté de lui, quatre frères ont combattu, suivis dans les batailles par le cœur ému, palpitant, de leur noble père. Ils ont fait tout leur devoir. René du Roure, qui fut des nôtres, gît maintenant, blessé, derrière les lignes allemandes. Il fut tour à tour repris et perdu par les armées françaises. Il reviendra sans doute reprendre sa place au milieu de nous, le sourire un peu plus triste, le cœur un peu plus vieux ; mais avec quel orgueil nous saluerons son retour, lui que la victoire aura grandi et qui aura connu la gloire d’être de la grande lignée des soldats de France.