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Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/84

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L’Américain, dans sa course à la richesse, évitera finalement de tomber dans un matérialisme stérile, égoïste et sans beauté, parce qu’il aura reconnu cette raison plus haute de vivre, cette discipline sociale.

Qu’est-ce que la France peut, en retour, apprendre à l’Amérique ? Si longtemps elle fut attaquée et calomniée ! Des préjugés nombreux l’ont assaillie. Des voix clamaient sa décadence et prédisaient sa fin. Au surplus, elle se décriait elle-même, elle dirigeait contre ses propres institutions les traits de sa critique, et le théâtre français a protesté contre ce suicide. Cependant, les événements avaient raison de ces craintes et de ces doutes et la France, au moment même qu’elle était ainsi accablée, manifestait par un nouveau coup d’aile son abondante vitalité.

Ce qui caractérise la civilisation française, et ce qui fait rayonner la France sur le monde, c’est « l’expression de l’idée », de l’idée force déterminante des choses, qui se cristallise dans la réalité, qui anime, rénove ou bouleverse, sans se reposer jamais de son travail d’enfantement. La France l’a recueillie, défendue, conservée, répandue ; et c’est une idée qu’elle apportait à l’Amérique lorsqu’elle y fit germer le catholicisme. M. Gabriel Hanotaux souligne les conséquences vitales de cette évangélisation : il se rencontre ici avec Fer-