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Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/322

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il arrive au bout, la meule est terminée : alors on la peigne, on la bat sur les côtés et sur le liant avec le dos d’une pelle pour la rendre bien unie. Dans cet état le fumier se réchauffe, mais il ne peut plus reprendre une très-grande chaleur ; après quelques jours, on sonde la meule avec la main, et, si la chaleur est convenablement douce, on la larde. Cette opération consiste à faire de petites ouvertures dans le fumier, de la largeur de la main, à 5 centimètres de terre et sur une seule ligne autour de la meule, à 33 centimètres l’une de l’autre[1]. À mesure qu’on fait ces ouvertures, on introduit dans chacune d’elles une petite galette de blanc de champignon (une mise, en terme de maraîcher), large de trois doigts et longue de 8 ou 10 centimètres, et l’on rabat le fumier par-dessus de manière qu’elle soit bien enfermée. Cette opération faite, on couvre la meule de litière sèche de l’épaisseur de 10 à 12 centimètres : cette couverture s’appelle chemise. Dix ou douze jours après, on visite les meules pour voir si le blanc a bien pris ; pour cela on soulève le bas de la chemise, on regarde aux en droits où l’on a placé du blanc. Quand on aperçoit des filaments blancs qui s’étendent dans le fumier de la meule, on reconnaît eue le blanc a pris et qu’il est bon : s’il y a des galettes ou mises dont le blanc ne

  1. Il y a quelques maraîchers qui mettent un second rang de blanc à 18 centimètres au-dessus du premier.