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Page:Moreau - Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des cacouacs.djvu/75

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eu aucun égard à l’aliénation de mon esprit.

Après cette déclaration modeste, je ne craindrai point d’avouer que tant que dura mon yvresse magique je ne pensai ni à mes parens, ni à mes amis, ni à mes anciens Concitoyens. Absolument indifférent sur les liens qui m’avoient autrefois attaché à ma Patrie, je n’en connoissois plus d’autre pour moi que l’Univers entier. Je me croyois bonnement destiné à l’éclairer, à le conduire, à le réformer ; j’avois totalement oublié tous mes devoirs particuliers, & je n’envisageois plus que ce devoir général. Je ne pouvois être assez étonné que les Cacouacs n’eussent point