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Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/167

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— Ne vous fatiguez ças, Miss Berthe.

— Je suis forte, je suis assez forte pour parler d’affaires.

— Pour parler d’affaires ?

— Oui, d’affaires. Ce mot vous effraie ?

— Il me gêne un peu.

— Et pourquoi ?

— C’est que mes affaires à moi ne sont pas brillantes et qu’il me faut…

— Il vous faut ?

— Tenez Berthe, il vaut mieux que je m’explique tout de suite.

— Expliquez-vous.

— Me croyez-vous honnête homme ?

Berthe se mit à rire.

— Si je vous aime, Berthe, c’est que je veux faire de vous ma femme.

— Eh ! bien ?

— Comme je suis honnête homme, je ne puis pas vous épouser.

— Je ne comprends pas.

— Je dis que, en ma qualité d’honnête homme je ne puis pas vous épouser.

— Parce que ?

— Parce que vous êtes riche et que je suis pauvre.

— Et si je veux, moi, vous épouser ?

— Je ne consentirai jamais, pas du moins avant d’avoir fait fortune.

— Et encore une fois, si je veux vous épouser, tout pauvre que vous êtes ?

— Vous ne me forceriez pas à me déshonorer à mes propres yeux.

— Non, monsieur, ce ne serait pas pour vous