Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/137

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subreptice de la Psychologie dans l’Économique me semble inappropriée et défectueuse…Il en est résulté que « les mathématiques » ont été accusées de « restaurer les entités métaphysiques précédemment écartées »[1]. Le professeur d’Oxford a d’ailleurs été le premier à avouer que, en la circonstance, il avait « abandonné la terra firma des analogies physiques »[2], et il a rappelé lui-même, il est piquant de le noter, l’accusation précitée du Dr Ingram[3].

Ajoutons que nous allons voir dans un prochain paragraphe comment le professeur Irving Fisher a su se mettre à l’abri de ses critiques, et que nous montrerons plus loin comment le professeur Vilfredo Pareto s’est définitivement libéré de la considération des quantités de plaisir.

§ 3. — Rudolf Auspitz et Richard Lieben.

À côté de l’ouvrage de M. Launhardt, il en est un autre, en langue allemande, que nous ne saurions passer sous silence. Il est intitulé Untersuchungen über die Theorie des Preises[4] et est dû à la collaboration de deux économistes autrichiens MM. Rudolf Auspitz et Richard Lieben. De même que les Éléments de Walras, cet ouvrage a essentiellement pour objet, ainsi que son nom l’indique, la détermination des prix, et il repose tout entier sur le principe de l’égalité de la valeur d’échange à la valeur d’usage de la dernière parcelle échangée. Il se divise d’ailleurs en deux parties : le corps même du livre et les annexes, de chacune desquelles nous dirons successivement quelques mots.

  1. J.-K. Ingram, Histoire… [p. 36], ch. vi, p. 335.
  2. Mathematical psychics, p. 99.
  3. Discours, p. 554.
  4. Leipzig, 1889.