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Page:Morice - Demain, 1888.djvu/27

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qui lui étaient contemporains, c’est ce qu’il y a de physique dans la vie, dans les passions et jusque dans l’agonie d’Emma, cet empoisonnement d’où émane, à le lire, une contagion de nausée.

Mais cette tâche des Naturalistes, des trois la plus courte sinon la plus facile, Flaubert était un trop grand poète pour s’y tenir. Son génie l’’emportait naturellement aux œuvres absolues où tout l’homme peut se réaliser dans ses pensées, dans ses sentiments, dans ses sensations, — à Salammbô et surtout à la Tentation. Pourtant, la tâche n’était pas définitivement accomplie, puisque les Goncourt durent écrire Germinie Lacerteux et M. Zola l’Assommoir. C’est qu’il restait, en effet, à étudier, à analyser le « corps social », à mettre en mouvement dans les œuvres littéraires les foules, qui sont toutes physiques, aussi bien dans l’unité de leur ensemble que dans leurs individus. Il y fallait peut-être moins de vo-