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Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/289

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— qui employé dans le sens de « monnaie de gloire » n’est pas français — ne conduit qu’à la Notoriété, chose et vocable baroques. Mais enfin c’est là tout ce qui nous reste et la notoriété conduit à la fortune, aux honneurs, à toutes sortes de plaisirs si elle vous accueille jeune encore, etc. — Or, qui était glorieux sous la Restauration ? Chateaubriand, Lamartine… — Sous la Monarchie de Juillet ? Victor Hugo… — Sous le Second Empire, qui était célèbre ? Gautier, Sainte-Beuve… — Dans les premières années de la Troisième République ? MM. de Goncourt, Leconte de Lisle, Zola… — Et aujourd’hui, qui a de la notoriété ? MM. Daudet, Ohnet…

Plus graves que ce bruit extérieur, contre quoi le Poète peut se faire un refuge dans son âme de par sa volonté, plus grosses que cette pente aimable vers la médiocrité, contre quoi le Poëte peut trouver dans son intransigeant amour de la Beauté la force de réagir, sont les influences sentimentales et intellectuelles. Celles-ci se divisent naturellement en religieuses et philosophiques, scientifiques et artistiques.

Depuis qu’il n’y a plus de religion dans les temples, elle court les rues. Il y avait, ces temps derniers, à Montmartre, une brasserie catholique où l’on récitait de la poésie sacrée. Il y a des heures de nuit où le Boulevart est mystique. Il est aussi pessimiste. Cela ne l’empêche pas d’être, à