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Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/338

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Dort le sénile et dolent leurre
De l’ultime rêve adulé.[1]


Sans l’avoir prouvé par des œuvres — car ses vers, ainsi que l’avoue leur titre, ne sont guère qu’admirables pastiches — il sait. Peut-être a-t-il reculé devant les grands sacrifices qu’exige, de quiconque ose l’affronter, le Haut Rite. Mais de quel droit faire une supposition telle ? Ou si c’est de voir un artiste digne de son art être, hélas ! absorbé par le journalisme, qui permettrait de souhaiter — si peu nombreux sommes-nous qui sachions ! — que l’artiste pût recouvrer la liberté ? — Voici, d’un accent qu’il a seul, de naïveté fausse, de jovialité pointue, quelques vers encore de Vignier : peut-être serait-ce devenu ceci, à cette heure, les « adieux » lyriques et romantiques des poëtes « à la lyre » :


Mon triste angelot
Aux ailes lassées
Viens je sais un lot
Lot de panacées

Là bas c’est trop loin
Pauvre libellule
Reste dans ton coin
Et prends des pillules
.........
Sois Edmond About
Et d’humeur coulante
Sois un marabout
Du Jardin des plantes

  1. Charles Vignier : Centon.