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Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/368

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Hennequin, si la mort n’avait tranché les espérances que tous nous mettions en lui. Il n’appartient plus, hélas ! à la Littérature de tout à l’heure, à cette littérature où, critique, — notre seul critiqueet créateur, il eût tenu, certes, un rang magnifique. L’injustice de ce deuil, notre douleur, le vide laissé, que nul ne comblera, — ceux-là savent toutes ces choses qui ont connu l’homme : ils l’ont aimé ! et compris l’écrivain : ils l’ont admiré. — J’ai eu l’honneur d’être son ami et les temps de notre intimité m’ont laissé d’impérissables souvenirs de douceur et de noblesse. À ce titre, que cet hommage me soit permis, et ce regret immense de penser qu’il n’est plus là, celui sur qui nous comptions, qu’il a été frappé sur le seuil de son œuvre à peine ouverte, et — non sans un égoïsme, mais qu’il eût pardonné — que ce conseil très sûr, que ce jugement infaillible est perdu aussi, comme l’œuvre et l’amitié[1].

Presque tous les jeunes écrivains font, secondairement, de la critique : Bunand, Émile Michelet[2], Téodor de Wyzewa, Georges Doncieux[3], Geffroy,

  1. Bibliographie de l’œuvre d’Hennequin, publiée et à publier. Contes grotesques, par Edgar Poe (traduction). La Critique scientifique ; les Écrivains francisés ; les Écrivains français ; Poëmes en prose, avec introduction par Édouard Rod. — Perrin, éditeur.
  2. Déjà indiqués parmi les bons poètes.
  3. George Doncieux est peut-être, des jeunes, celui qui con-