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Page:Morice - Paul Verlaine, 1888.djvu/15

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Par l’Intensité sincère de son Humanité, par sa communion perpétuelle avec les essences éternelles des choses et par le sens prodigieusement subtil qu’il a de la Simplicité, ce poète à ceux qui savent l’aimer procure la sorte âpre et flatteuse de joie spirituelle qui témoigne qu’une BEAUTÉ NOUVELLE est révélée.

Mais cette beauté ne se communique point aux inattentifs ; elle n’est point « plaisante » puisqu’elle est « neuve», puisqu’elle n’est pas encore — dût-elle jamais l’être ! — une familière idole de la foule ; puisque, pour comprendre cette révélation, il faut d’abord écarter toute préférence d’habitude ou d’éducation. Sa simplicité même rebute le grand nombre, car elle n’est qu’un glorieux effort de dessiner par ses nuances, de préciser par ses harmonies les plus intimes, les plus proches (spéciales et c’est dire, pour la majorité des hommes, les plus lointaines) l’Idée. — Avec un poète tel que celui-ci, absolu, — ou maudit, comme il dirait lui-même, — tout beau premier lecteur, s’il veut jouir pleinement de l’œuvre, ne doit pas rêver de l’entreprendre au hasard et tout de suite : à qui vient des