Aller au contenu

Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui m’empêchèrent de faire le moindre mouvement.

Au-dessus de moi, calme, froid, une lueur féroce dans son œil gris, je vis Rair.

Misérable traître qui as voulu m’assassiner, grinça-t-il, tu as failli réussir et amener la ruine d’Illa ! Mais tu expieras tes forfaits comme ils le méritent !

Que répondre ? Rair avait raison. J’aurais dû le tuer.

Il avait repris connaissance pendant que je sauvais Illa. Il avait appelé les hommes-singes de sa garde, et moi, maintenant, je n’étais plus qu’un traître assassin...

Il m’est pénible de me souvenir de ce qui se passa ensuite. Traduit devant le Conseil suprême pour avoir voulu assassiner Rair tandis qu’il manœuvrait les projecteurs radio-actifs qui avaient anéanti la flotte de Nour, convaincu d’avoir tenté, d’accord avec les Nouriens, de détruire Illa, je ne fus pas condamné à mort. Je fus condamné à perdre la raison et à être envoyé dans les mines, à travailler pour la vie, une vie prolongée par les machines à sang humain, avec les immondes hommes-singes.

C’était le châtiment le plus horrible prévu par les lois d’Illa. Un châtiment plus épouvantable que la mort elle-même.