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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/197

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avoir quinze à vingt mètres de longueur et quatre à cinq de largeur.

Mais où donc était son occupant ? J’essayai de le voir...

À ce moment, mes sens exacerbés perçurent un bruit de pas sur la mousse. Je me retournai, et n’eus que le temps de me jeter de côté pour n’avoir pas la tête écrasée par un énorme quartier de roc que me lança un être humain arrêté à trois pas de moi. Enragé par le péril, je me ruai sur l’inconnu. Je le rejoignis, et, écartant l’épieu de bois dont il essayait de me transpercer, je lui enfonçai, de toutes mes forces, les trois griffes du gant dans l’épaule. Il tomba en poussant une sourde exclamation.

Mon sang faillit s’arrêter dans mes veines : j’avais reconnu la voix de Fangar, le chef aériste, de Fangar, mon meilleur ami ! Je me jetai presque sur lui.

Déjà, il agonisait. Sa constitution exceptionnellement robuste lui avait permis de ne pas être foudroyé sur le coup, et puis le poison dont étaient imbibées les griffes du gant était sans doute resté en grande partie dans le corps de l’aériste que j’avais tué. Limm devait, après chaque assassinat, retremper les griffes de son gant dans le poison, du moins, je le suppose.

— Fangar ! m’écriai-je, dans un sanglot.