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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/209

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fût le poison restant, il avait suffi à tuer ma fille.

Je termine. Tout est fini, et je m’étonne de vivre encore.

Je revins à Illa par une nuit d’orage, sur l’aérion que j’avais enlevé. Ses accumulateurs renfermaient suffisamment d’énergie pour me faire franchir les frontières de ma patrie. En quelques jours de marche, j’atteignis les terrasses.

Tout était désordre et confusion.

Les condensateurs de lumière solaire ne fonctionnaient plus. Depuis longtemps, les tranchées ayant servi à capturer les tarières étaient comblées. Mais les machines qui avaient servi aux travaux étaient encore sur les chantiers. Les miroirs paraboliques installés au-dessus des puits distributeurs de chaleur et de lumière étaient ternis, encrassés, rayés.

De misérables Illiens, que j’interrogeai, ne me reconnurent pas et m’apprirent que l’extermination des hommes-singes avait presque arrêté l’extraction du minerai nécessaire aux machines à sang, lesquelles ne fonctionnaient plus guère. Il avait fallu nourrir la population avec les provisions des hommes-singes ! Rair avait pu pourtant conserver le pouvoir, grâce à la terreur qu’il inspirait. La disparition de Limm avait porté un nouveau coup à son pouvoir chancelant. Et l’on craignait une attaque des Nouriens,