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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/37

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Rair me lança un regard aigu.

— Vous avez entendu, Xié ! dit-il de sa voix sèche. Des explications seraient inutiles. Nous sommes, à partir de maintenant, en état de guerre avec Nour. Tous les moyens doivent être employés pour vaincre. Vous avez tous pouvoirs, et souvenez-vous que la guerre la plus féroce est la plus douce, car elle est la plus courte !

Tous les regards s’étaient tournés vers moi.

— Je suis à la disposition de ma patrie ! répondis-je, en frémissant intérieurement d’horreur.

Mais je n’osai pas regarder Rair, de peur qu’il ne devinât mes sentiments réels.

— Notre victoire est sûre, reprit Rair, de sa voix cassante. Nos soldats et nos aéristes emploieront la pierre-zéro qui, exposée à une certaine température, libère l’énergie contenue dans la matière et provoque des explosions qui anéantissent toute vie dans un rayon donné. Nous ne nous sommes pas encore servis de cette invention mienne. Pour des raisons aujourd’hui périmées ! De la sensiblerie ! Lorsque les gens de Nour aurons vu quelques milliers des leurs ainsi réduits en poussière, ils écouteront la voix de la raison. Ils se souviendront qu’ils sont tous mortels, et qu’en nous livrant un certain nombre des leurs, ils ne feront qu’avancer la mort