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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/53

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» ... Maintenant, vous allez vous retirer. Vous pourrez revenir dans la journée. Rair trouvera naturel que vous veniez prendre des nouvelles de Silmée. Mais ne voyez personne ! Rair vous fait certainement épier par Limm. (Ce sera le premier à qui je réglerai son compte !) A bientôt !

Pauvre Toupahou ! Il me regarda. Je le compris : la pensée de se séparer de Silmée lui broyait le cœur.

Il le fallait.

— Allez, Toupahou ! dis-je.

Nous passâmes dans le salon.

Silmée continuait à reposer sous l’influence de l’anesthésique administré par les médecins qui l’avaient opérée.

Toupahou prit sa petite main blanche et, tendrement, l’appuya contre ses lèvres.

— À bientôt ! répéta-t-il avant de sortir.

Hélas, j’étais aussi angoissé que lui. Le chagrin que me causait l’état de ma pauvre enfant luttait dans mon cœur avec ma rage et ma haine contre l’infâme Rair.

Mais ma résolution était prise : aller jusqu’au bout. L’un de nous deux, Rair ou moi, devait périr.

Que ne savais-je ce que je devais savoir depuis !... D’épouvantables catastrophes eussent été évitées !