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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/68

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» Je ne vous ai rien dit. Adieu !

Et, avant que j’aie pu demander d’autres explications, Fangar s’élança au-dehors. J’entendis un léger bourdonnement produit par une hélice.

Je bondis... J’eus le temps, arrivé devant un des puits d’aération, de voir une ombre monter vertigineusement vers le zénith. Je devinai plutôt que je ne reconnus un des obus volants à bord duquel le chef aériste était venu. Il avait fallu toute son habileté pour pouvoir passer dans le puits sans heurter les innombrables fils conducteurs ainsi que les arbres à cames qui en tapissaient les parois.

En quelques pas, je fus de nouveau chez moi.

Ma situation, si elle était terrible, avait au moins l’avantage d’être claire !

Avec son implacable génie, avec sa science extraordinaire de déduction, Rair avait deviné les sentiments que je nourrissais pour lui. Il avait, si l’on peut dire, flairé mes projets !... Peut-être avait-il surpris — par quel moyen ? — ma conversation avec Toupahou, son petit-fils. Tout paraissait l’indiquer. Toupahou avait disparu. Silmée aussi. Et, maintenant, j’allais être arrêté.

Il fallait fuir, c’était mon devoir, un devoir double. Silmée avait besoin de moi. Et Illa elle-même, que Rair conduisait à sa ruine, ne pou-